Les montres à calendrier en horlogerie
La date est devenue une indication familière. Elle fait partie des informations que l’on s’attend à trouver sur le cadran de nos montres. Au point que sa présence passe presque inaperçue, au contraire de son absence. En horlogerie, elle a donné naissance à une famille de complications à laquelle nous allons jeter un premier coup d’œil. Cet article va se concentrer sur les principaux types de quantième. On s’attardera donc moins sur la façon d’indiquer les informations (aiguilles, guichets, etc) ou sur les mécanismes plus rares comme les calendriers séculaires ou chinois, ou ceux à équation du temps, entre autres exemples.
Nous allons procéder du plus simple au plus complet. Et nous débutons donc tout simplement par l’indication de la date. Facile à lire, elle a comme particularité que, pour les montres qui en sont pourvues, tous les mois comptent 31 jours. Ce qui est un moindre mal, parce qu’il y a 7 mois qui ont 31 jours dans une année et qu’il ne faut conséquemment faire que 5 corrections par an.
Une autre information qui peut se montrer fort utile est le jour de la semaine. En effet, on planifie bien plus cette dernière en fonction des jours – lundi, mardi, etc – que de la date. Son indication sera abrégée ou en toutes lettres et majoritairement en anglais, mondialisation oblige, mais on en trouve en différentes langues et alphabets. Une marque, aujourd’hui malheureusement disparue, a même proposé un affichage par des smileys dont les expressions vont de la tristesse (lundi) à la joie (dimanche) !
Si on continue sur notre lancée, il est logique qu’apparaisse le mois. Si on cumule les trois informations (date, jour et mois), on parlera de triple quantième. Et si on y ajoute les phases de la lune, de quantième complet. Les phases de la lune ont aujourd’hui moins d’importance, mais elles furent pendant longtemps une donnée astronomique d’importance ayant une réelle influence sur les activités humaines. Outre les références plus évidentes liées à l’agriculture ou la chasse, il fut un temps où les chirurgiens refusaient d’opérer lors des nuits de pleine lune, de peur de voir leur patient succomber à de plus fortes pertes de sang.
Jusqu’ici, les mécanismes présentés ne gèrent pas les différentes durées des mois. Il existe cependant un type de calendrier, le quantième annuel, qui fait la distinction entre les mois de 30 et ceux de 31 jours, sans tenir compte toutefois de la durée atypique du mois de février, avec ses 28 ou 29 jours. Le quantième annuel ne nécessite dès lors plus qu’une seule correction par an, au matin du 1er mars. Un quantième annuel peut exister sans afficher le jour de la semaine, ou les phases lunaires, mais il mentionnera donc obligatoirement le mois et la date.
Reste que la question de l’année bissextile mérite aussi sa réponse. C’est ici qu’intervient le quantième perpétuel qui prend en considération, en plus, les mois de février de 28 et 29 jours. A l’ère de l’électronique, on pourrait sous-estimer la performance, et pourtant, il faut imaginer que la montre doit posséder une mémoire mécanique de 48 positions pour afficher correctement la durée des différents mois tout au long du cycle de 4 ans. Et cette performance horlogère a sans doute été réalisée pour la première fois en 1762, du fait d’un horloger anglais nommé Thomas Mudge. Sa montre de poche à quantième perpétuel est en effet, à ce jour, le plus ancien exemple connu.